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Le pont à haubans

La partie haubanée du nouveau pont Champlain est sans contredit un des plus grands défis de conception et de construction de tout le projet. Le choix d’un pont à haubans a été privilégié pour son élégance, mais aussi parce qu’une telle structure  permet d’obtenir une grande portée enjambant la Voie maritime du St-Laurent, sans nuire pour autant à la navigation dans le chenal. Le pont à haubans sera supporté en son centre par le pylône principal, auquel seront suspendues la travée principale et la travée arrière.

Le pylône principal : croissance soutenue

En septembre dernier, les premiers 44 segments préfabriqués ont été installés en 34 jours, formant ainsi l’essentiel de la partie inférieure du pylône. Mi-octobre, la charpente métallique de l’entretoise inférieure, représentant en largeur les trois corridors de circulation, a été déposée sur les deux jambes du pylône.  La construction et le bétonnage de cette entretoise ainsi que l’installation des derniers 22 segments préfabriqués de la partie inférieure du pylône ont duré de novembre 2016 à mars 2017.  L’entretoise supérieure, appelée aussi nœud papillon, a été déposée sur le futur tablier du pont lors d’un premier levage au printemps. Elle sera érigée à sa position finale, réunissant ainsi les deux jambes du pylône au cours de l’été. La partie supérieure du pylône sera construite en 16 sections de béton coulé en place avec des coffrages auto-grimpants. Le pylône atteindra sa pleine hauteur au printemps 2018. La pose des premiers haubans est prévue à l’automne 2017.

La travée principale : au-dessus de la Voie maritime

Située entre le pylône principal adossé à la digue de la Voie maritime et l’Île-de-la-Couvée où se situe le prochain pilier, la travée principale mesure 240 mètres et enjambera le chenal de navigation. Cette travée sera érigée en assemblant une succession de 15 segments qui auront été préassemblés au pied du pylône.  Pour assurer l’installation des 15 segments de plus de 800 tonnes métriques chacun, sans entraver la Voie maritime, un système de montage unique, comprenant une poutre de levage mobile, des chariots de transport et un équipement de levage, aussi appelé « chèvre de levage », a été spécifiquement conçu et fabriqué. Le cycle typique d’installation prévu de chaque segment, incluant le levage, le positionnement, le boulonnage, la mise en place des haubans et les autres étapes de finition, sera de trois à quatre semaines. Des fermetures ponctuelles de la piste cyclable de la digue de la Voie maritime sont prévues pendant la durée de ces activités.

La travée arrière : vers le fleuve

Visibles du pont Champlain actuel, les supports temporaires, installés depuis plusieurs mois et dont certains proviennent du viaduc de Millau, servent à soutenir la construction de la travée arrière, qui s’étend jusqu’aux deux piliers, situés au bout de la jetée du pont à haubans. Cette partie du pont servira de contrepoids à la travée principale.  L’architecte ayant opté pour la construction d’un pont asymétrique à un seul pylône, la travée arrière est plus courte que la travée principale.  Elle verra ses poutres-caissons être remplies de béton. La construction de la travée arrière se poursuivra jusqu’à la fin de l’automne 2017.

Le pylône principal en chiffres :

• Hauteur du pylône : 170 mètres
• Poids de l’entretoise inférieure : 3400 tonnes métriques
• Poids de l’entretoise supérieure : 350 tonnes métriques
• Nombre d’ascenseurs : 2

La travée principale en chiffres :

• Béton armé : 3000 m3
• Acier structural : 7000 tonnes métriques
• Nombre de segments : 15 segments
• Nombre d’haubans : 15 paires